Carte blanche à Jonathan Millet

Pour cette carte blanche, Jonathan Millet s’entoure de Hala Rajab, comédienne, metteuse en scène et réalisatrice et de Hala Al-Abdallah, réalisatrice de documentaires, toutes deux syriennes. En prenant comme point commun et de référence leur travail sur la Syrie, ils croiseront leurs regards dans un échange autour d’une question qui traverse leurs trois œuvres : comment la fiction complète le style documentaire pour raconter le réel.

Jonathan Millet et ses invitées, en nourrissant leurs échanges d'extraits clés puisés dans leurs travaux, s’interrogeront sur des questions fondamentales : choisir de montrer ou de ne pas montrer, comment résonner avec l’actualité, pourquoi et comment utiliser le cinéma pour venir compléter les images du réel qui parfois saturent l’espace médiatique. 

Au cœur d’une période charnière pour la Syrie, il sera aussi question de l’exil et du retour pour les réalisateurs syriens.

Le journaliste Olivier Pélisson, de la Semaine de La Critique, animera cette soirée.

Jonathan Millet est né à Paris. Il étudie la philosophie puis part plusieurs années filmer des pays lointains (Soudan, Pakistan, Colombie, Iran, une trentaine de pays en cinq ans). Il ré alise ensuite des courts-métrages de fiction, notamment Et toujours nous marcherons et La Veillée, sélectionnés dans de nombreux festivals (Clermont-Ferrand, Palm Springs, Pantin entre autres). Il ré alise également un premier long-métrage documentaire, Ceuta, douce prison, sorti au ciné ma en 2014, puis Dernières Nouvelles des étoiles en 2018. En 2024, son film Les Fantômes fait l'ouverture de la semaine de la critique à Cannes.

Journaliste et critique de cinéma, il écrit pour Bande à Part, Brefcinéma, et pour Canal+ Grand Écran, et collabore au fil des ans à Zurban, DvdLive, Monsieurcinema.com, French Mania ou Top of the Shorts. Sélectionneur longs-métrages à la Semaine de la Critique depuis 2015, il intervient également comme modérateur en festivals, animateur d’ateliers critique, lecteur de scénarios, et comme juré en France, à l’étranger, et pour le Syndicat Français de la Critique de Cinéma, dont il est membre du conseil d’administration. Il est l’un des contributeurs du Dictionnaire Eustache, paru aux éditions Léo Scheer.

Hala Rajab

Réalisatrice, comédienne et directrice de casting d’origine syrienne, installée en France. Diplômée de la CinéFabrique section scénario et formée aux Ateliers Varan, elle explore des thèmes liés à l’identité, la mémoire et l’exil à travers ses films et projets collaboratifs. Parmi ses réalisations, on retrouve Good Morning mom, un court métrage, Quelque chose en moi (court métrage réalisé pour la quinzaine en Action), Visages Témoignages et Espace rêve / Espace souvenirs. Elle a collaboré sur des projets sélectionnés à Cannes, comme L’histoire de Souleymane et Les Fantômes, elle intervient aussi en casting sur des productions internationales. En tant que comédienne, elle joue dans Les Fantômes et participe à des créations théâtrales telles que Radio Live La Relève et Vivantes.

Hala Alabdalla

Réalisatrice, productrice et formatrice syrienne. Ancienne détenue politique, Hala Alabdalla arrive en France en 1981 en sortant de la prison. Elle décide de suivre sa voix comme militante à travers le cinéma. Elle fait différentes études avant de terminer son parcours universitaire en Cinéma à Paris VIII. Tour à tour assistante de réalisation, productrice et collaboratrice artistique, auprès de grands réalisateurs comme avec des débutants, Hala réalise et produit ses films depuis 2006. Son premier long-métrage documentaire, Je suis celle qui porte les fleurs vers sa tombe, sélectionné et primé au festival de Venise, a été interdit de projection à Damas par le régime Syrien. Passionnée par son métier, Hala le conçoit comme un moyen de résistance face à l’oppression et l'injustice.

Afin de favoriser et valoriser des projets artistiques audacieux et innovants sur la thématique des migrations, des transmissions et des héritages, notamment post-coloniaux, le Grec et le Palais de la Porte Dorée s'associent et collaborent à travers la résidence Horizon(s).
Jonathan Millet est le parrain de la résidence Horizon(s) 2025. Créée en 2014, cette résidence s’appuie sur l’offre patrimoniale, muséale, documentaire, scientifique et culturelle du Musée national de l’histoire de l’immigration.