Retour en images sur L'Envers du décor #6
Du 3 au 5 février 2023, le Palais de la Porte Dorée a invité 15 artistes à dialoguer avec le Palais, son histoire et sa mémoire à l'occasion de la 6e édition de L'Envers du décor.
Le temps d’un week-end, les artistes se sont emparés du monument, ont joué avec ses échelles, dialogué avec son histoire et proposé des expériences visuelles, sonores et olfactives. Dans une perspective critique, les installations de L’Envers du décor interrogent la mémoire et les décors du Palais de la Porte Dorée - monument emblématique de l’Exposition coloniale de 1931.
On vous replonge au cœur de ce week-end unique !
Maëva Longvert nous a d'abord guidés dans le Palais avec ses collages monumentaux d'oiseaux en miroir avec le bas-relief du monument. La plasticienne aborde avec En vol les questions de déterritorialisation, de migration et de passage de frontières en invoquant l'instinct territorial des oiseaux.
Les sœurs Chevalme ont apposé aux fenêtres de la façade du Palais leurs vitrophanies. Baignée de lumière, l'œuvre Mama Whita engageait les visiteurs à réfléchir aux liens entre les continents africain et européen et au rapport entre l'identité française et son passé colonial.
Après avoir redécouvert le parvis, la façade et le Hall d'honneur du Palais, les visiteurs ont pu suivre dans le Forum une installation-performance pensée par Gaëlle Bourges, Abigaïl Fowler et Stéphane Monteiro. La salle des fêtes donnait à voir et à entendre une carte de la colonisation française géographique, affective et critique, en réponse aux fresques monumentales des cinq continents pour questionner la fonction de rassemblement festif du Forum et les mémoires des familles des artistes traversées par l'histoire coloniale.
Au niveau de l'escalier nord, l’artiste franco-équatorienne Estefanía Peñafiel Loaiza a mis en éveil la mémoire de la colonisation avec Une certaine idée du paradis 1. Este oro comemos, une fresque en chocolat réalisée in situ, à la fois expérience visuelle et olfactive basée sur un extrait de l’ouvrage Nueva cronica y buen gobierno (1615) de l’Inca Guaman Poma de Ayala.
Le Hall Marie Curie a accueilli Suite africaine, une mise à l'honneur de compositeurs du XXe et XXIe siècles formés sur le continent africain. Une sélection de pièces rares pour piano, composées par Nabil Benabdejalil, Fred Onovwerosuoke, Joseph Hanson Kwabena Nketia, Bongani Ndodana-Breen, Gamal Abdel-Rahim, Isak Roux et Joshua Uzoigwe ont été interprétées par Marion Cinget, Thomas Cassis et Magali Natalizio.
Les soirées de L'Envers du décor ont été rythmées par trois concerts et deux DJ sets. Maïa Barouh et son énergie électrisante a ouvert la soirée avec un concert mêlant percussions et musique électronique, rap et chants traditionnels sur ses textes en français et japonais. Elle a été suivie par Gystère, artiste multi-instrumentiste et ses sons cosmopolites venus de pays aussi divers que Madagascar, Haïti, le Ghana, le Cameroun ou encore le Brésil. Après ces deux concerts, le DJ set de Joakim, fondateur du label Tigersushi et collectionneur de disques invétéré nous a fait danser sur ses influences éclectiques : de la new-wave au krautrock en passant par le disco ou la musique africaine.
Chef d’orchestre, arrangeur et grand compositeur, Chassol a transporté le public avec son album Big Sun, voyage cinématographique et musical à travers la Martinique à la découverte du carnaval de Fort-de-France et des chants des oiseaux accompagnés au piano et à la batterie. Puis c'est Votre Chazam, activiste musical et DJ français basé à Bruxelles qui a proposé son Grand Charaoké, un mix de vinyles et de vidéos de danse venues du monde entier qui a fait vibrer l'Auditorium.