Soirée de soutien aux Iraniennes
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Palais de la Porte Dorée se mobilise pour les femmes iraniennes qui luttent aujourd’hui pour leur liberté.
Après l’installation Femme, vie, liberté, égalité, fraternité proposée par l’artiste franco-iranienne Hanieh Delecroix en hommage à Mahsa Amini, le Palais propose une soirée de rencontre-projection en hommage au combat des femmes iraniennes pour la liberté.
Rencontre - 18h30 à 20h
Artistes, femmes, Iraniennes, elles sont nombreuses à soutenir publiquement en France le combat des femmes iraniennes pour la liberté. Témoins de la répression, contraintes à l’exil elles prennent aujourd’hui la parole pour mieux faire entendre les voix de la résistance.
Animée par Mariam Pirzadeh, la rencontre réunira l'artiste Hanieh Delecroix, la chorégraphe Rana Gorgani et la chanteuse Ariana Vafadari.
Intervenantes :
Hanieh Delecroix
Hanieh Delecroix née en 1974 à Téhéran (Iran) vit et travaille à Paris.
Hanieh a travaillé dans des hôpitaux en tant que psychologue clinicienne et psychothérapeute spécialiste de l'enfance et de l'adolescence ainsi que des adultes souffrant de maladies chroniques. Dans son travail artistique, elle dessine une double culture, mariant le lapis-lazuli de Perse et le bleu de France.
Un coup de foudre avec Rose Issa, la principale défricheuse de la scène contemporaine arabe et iranienne, lui a permis d'intégrer de nombreuses collections privées et muséales comme celles du British Museum et lthra, King Abdulaziz Center for World Culture.
Rana Gorgani
Artiste chorégraphe franco/iranienne
Rana Gorgani, une des rares femmes derviches tourneurs, élève la danse soufie au rang d’art spirituel. Si le soufisme alimente sa pensée et son art, la force de Rana est d’emmener cette spiritualité dans des univers inattendus. Du documentaire Les chemins du Sacré pour ARTE au festival On danse chez vous au Théâtre National de Chaillot, Rana ouvre les portes du soufisme. Par ses nombreuses collaborations artistiques, par chacune de ses représentations et par ses connaissances et savoir-faire partagés, cette virtuose est sans doute la plus grande ambassadrice de la spiritualité soufie en Occident.
Ariana Vafadari
Chanteuse franco-iranienne, formée au Conservatoire de Paris, Ariana Vafadari fait dialoguer son héritage oriental et sa passion pour la musique classique. Mezzo-soprano au timbre profond mais aussi compositrice, elle invente des épopées sonores, entre musique traditionnelle, classique et jazz, où la sagesse zoroastrienne vient éclairer poétiquement nos questions d’aujourd’hui. Sa voix agile de mezzo-soprano, sa musicalité et sa présence dramatique lui permettent d’intégrer des productions lyriques : si elle chante Dorabella dans Cosi fan tutte de Mozart, c’est surtout dans le répertoire baroque qu’elle s’épanouit.
Elle est Néron dans L’Incoronazione di Poppea, Proserpine dans Orfeo ou encore Didon chez Purcell. Elle aborde également le répertoire contemporain et aime aussi se plonger dans l’univers plus intime de la musique de chambre. Elle se produit sur des scènes comme l’Opéra de Lyon, de Dijon, l'Opéra de Toulon, ou en concert à la Salle Pleyel ou au Grand Théâtre du Luxembourg.
Elle compose et enregistre en 2016 l’album Gathas, songs my father taught me, révélation du Festival des Musiques Sacrées de Fès, et en 2020 l'album Anahita.
Elle a mêlé sa musique à la musique électronique grâce à des collaborations avec DJ Satori ou DJ Chambord, au Festival du Burning Man ou l’Exit Festival.
Rencontre animée par Mariam Pirzadeh
Projection - 20h à 22h
Le Cercle, Jafar Panahi (2000)
Lion d’or au Festival de Venise en 2000, Le Cercle est un film de Jafar Panahi. Le film marque un tournant dans la carrière du réalisateur et contribue au lancement d’un genre nouveau dans le cinéma iranien, celui des films de femmes.
Composé d’une série de portraits, Le Cercle met en scène le destin de six femmes iraniennes qui chacune à sa manière doit faire face à la discrimination et à l’oppression imposées par la société. Solmaz Gholami est rejetée par sa famille pour avoir donné naissance à une fillette plutôt qu’au garçon espéré. Mojgane, une jeune femme sans papier, est réduite à la mendicité tandis qu’Arezou, Nargess et Nayereh, en liberté provisoire, cherchent à fuir le regard de la police. Pari, quant à elle, est reniée par sa famille parce qu’elle est enceinte.
Réalisation : Jafar Panahi
Scénario : Jafar Panahi, Kambuzia Partovi
La projection sera suivie d'un échange avec la salle animé par Asal Bagheri, enseignante-chercheuse (Cergy Paris Université), docteure en Sémiologie et Linguistique, spécialiste du cinéma iranien et auteure de la thèse Les relations homme/femme dans le cinéma iranien post-révolutionnaire, stratégies des réalisateurs ; analyse sémiologique. Chercheuse au sein du laboratoire de recherche AGORA de Cergy Paris Université, ainsi que membre du bureau de la revue de CNRS Hérmès, elle a écrit plusieurs articles publiés en français, anglais ou persan. Son livre Sentiment, amour et sexualité. Les dilemmes du cinéma iranien de la République Islamique est en voie de publication.