Raayam Fa Roog et Les Ombres sont Nôtres - T.I.E
À l'occasion de l'Envers du décor #8, l'artiste T.I.E propose une double performance autour de la spiritualité sérère et des notions de beauté et d'exotisme dans le contexte colonial.
Raayam Fa Roog
Artiste sénégalaise, T.I.E revendique l’expérimentation et le décloisonnement des formes d’expression. Dans l’auditorium, en dialogue avec l’œuvre de Raphaël Barontini, elle présente une performance inédite puisant dans la spiritualité sérère et la cérémonie de purification Ndëp des Lébous du Sénégal. Avec ce rituel-performance, elle entend apaiser les esprits et honorer la mémoire des victimes de la traite transatlantique tout en bannissant le caractère de prédation de l’homme.
Les Ombres sont Nôtres
L'artiste investit également le salon des laques pour des apparitions basées sur son poème Les Ombres sont Nôtres. Devant ces œuvres d’une grande finesse, elle interroge les notions de beauté et d’exotisme à l’aune de leur contexte colonial. T.I.E invoque ainsi la part d’ombre inhérente à la communauté humaine.
T.I.E
Poétesse, artiste visuelle, performeuse, chanteuse et beatmakeuse, Ngnima Sarr alias T.I.E s’exprime par le biais de différentes formes artistiques allant de la peinture à la musique, de l'installation à la performance. Artiste polymorphe et polyglotte, elle chante et rappe en wolof, sérère, français et anglais. Après avoir créé son premier groupe T.I.E and The Love Process, elle fonde le trio électro hip-hop EXILLIANS avec Mike Ladd et Juice Aleem. Elle crée par la suite la pièce immersive Lâcher L'homme ! inspirée de l’essai Peaux Noires Masques Blancs de Frantz Fanon. Résidente en 2024 de la Villa Albertine à Atlanta (Etats-Unis), T.I.E développe ses recherches sur la nécessaire guérison transgénérationnelle de la diaspora africaine, des mémoires traumatiques liées à l’esclavage, la ségrégation et le colonialisme dans le cadre de son projet Odyssey In Utero. Son travail s’enracine également dans une vision afro-écoféministe notamment avec son installation-performance Mawu’s Daughters ou encore la création pluridisciplinaire Le Vaisseau mère, réalisée avec son collectif Les Femmes Sauvages. T.I.E a aussi participé à des projets de spectacle vivant comme avec Liberté, j’aurais habité ton rêve jusqu’au dernier soir de Felwine Sarr, mise en scène par Dorcy Rugamba, dont la première a été présentée à Avignon, puis à New York et en Caroline du Nord.